V comme blogue

Ma vie trépidante de traductrice

Mois : janvier, 2014

Dear Client: Please don’t wait last minute to contact us

Dear Client:

Sometimes, you want us translators to translate a 5,000 word PowerPoint presentation which required the efforts of a 3 person team during 2 weeks. That’s fine, we love working for you because you are nice and look good in a suit (this may or may not be appropriate).

However, there is a tiny problem when you want us to translate your presentation as fast as possible, because you need it yesterday.

Now, I may not be the brightest bulb in the box in math (and only math; in all other fields I shine like crazy), but according to my calculations, yesterday is already gone!

And you know what they (my therapists) say; it’s not good to dwell on the past.

I am not talking about the time your boss’ angry and scary boss wanted something done right away or else [please insert some catastrophic situation with as many gore details as possible].

We get that. And we’ll help you the best we can.

What I am referring to (slowly, I know, but aren’t you glad we are spending quality time together? Me too) is a situation where you have a reasonable timeframe and you forget or worse, you don’t think it’s necessary to include us early in the process.

I say with the utmost respect and a barely annoying and condescending tone, tut-tut-tut-tut.

Even though we are not physically there within your team, we are there in spirit [please insert touching music].

What I mean is (geeez, it’s like I’ll never get to the point): translation is an important part of your project and you need to allow enough time for the job to be done properly.

You should always include us in your action plan. You should never hesitate to contact us to discuss your project. You should always let us know if there is a major change in your project that we should know about. And finally, when possible, you should not wait last minute to include us in the process.

This way, we will be able to allocate the required resources, prepare ourselves and be ready to go when you are!

Remember, just like the other members of your team, we’ll give everything we’ve got towards your project, and then some.

Big hugs and kisses. No wait, this might not be appropriate. High five and chest bump. Yeah, much better.

Your devoted translator,

V.

Comment on dit déjà?

Quand on traduit, c’est facile de se laisser influencer, entre autres choses, par la syntaxe du texte original. Il arrive qu’on suive la structure des phrases et traduise certains passages littéralement. Cependant, en découlent des résultats peu idiomatiques ou peu naturels dans la langue cible.

Par exemple, en anglais, tout le monde s’assure toujours de tout : « we ensure this, we ensure that ». Si dans l’anglais on lit « Please ensure you register today before 1PM », on risque de traduire par quelque chose qui ressemble à « Assurez-vous de vous inscrire aujourd’hui avant 13 h ». Non? Cette formulation n’est pas fautive, mais est-elle naturelle en français?

Je suis d’avis qu’en français, on est pas mal plus sûr de soi. Ainsi, je traduirais plutôt par : « enwoye, inscris-toi aujourd’hui avant 13 h ».

Je vous sens mal à l’aise. Avouez que vous doutez profondément de mes capacités de traductrice-réviseure hein? Rassurez-vous, je suis plus sérieuse que ça quand même (mensonge éhonté).

Je recommence, donc. Je trouve plus idiomatique la tournure suivante : « Inscrivez-vous (ou N’oubliez pas de vous inscrire) aujourd’hui avant 13 h ». C’est ce qu’on écrirait naturellement en français, qu’en dites-vous?

Ce n’est pas toujours évident de traduire le sens et de conserver le style du texte d’origine tout en respectant le caractère idiomatique de la langue cible.

En tant que réviseure, je repère plus facilement les passages moins idiomatiques. Toutefois, quand je remplis mon rôle de traductrice, il m’arrive de tomber dans le panneau d’une traduction plus littérale. J’essaie donc de relire mon texte en adoptant la perspective d’un lecteur objectif. Selon mes calculs, ça fait beaucoup de personnalités à gérer pour une même personne.

Bravo donc à vous, amis traducteurs, de gérer au moins deux langues et vos multiples personnalités pour offrir à vos clients les traductions les plus idiomatiques qui soient.

V.

Give or take?

Ok you are going to laugh. This post is pretty serious. I can be serious sometimes you know! Especially on Wednesday nights. Here we go.

A friend was browsing on a translator’s forum and a seemingly nice woman, let’s call her Grumpy Smith, asked her questions about her profile and her Website. Even though Grumpy was a competitor, my friend generously answered in detail and offered her additional advice and resources.

Since my friend rightfully thought she had established a positive dialogue, she asked a question to Grumpy. But Grumpy did not have the courtesy to respond.

That was it. She took what she needed and left. My diagnosis: she probably is a taker.

My friend? She’s a giver. She gave with no other incentive than to be nice and help out.

Is it better to put ourselves first and take all we can in order to achieve our goals or to give first, work hard and take gratefully what comes our way?

I think it is always best to give generously, whether it’s your time, your advice, your attention or your friendship. Even if someone does not reciprocate the favor.

The goal is not to receive something in return, but to appreciate what comes along with the action of giving: feeling good, being the best version of yourself and creating solid and successful relationships with great and generous people.

So, give or take? I say give. What do you say?

V.

p.s. How serious was that? Ha!

Il était temps

Ça y est!

Sept semaines après avoir pris ma décision, BAM! je me suis crée un compte Twitter.

Fut fuuut fuiiiit, rapide comme l’éclair moi je suis.

Armée jusqu’aux dents (aux chevilles plutôt) de courage (modéré), je me suis lancée (par petits pas de moumoune), sans avoir froid aux yeux (faux : il fait -123, j’ai froid partout y compris aux yeux).

Rendue là, je me suis dit qu’il fallait bien que j’écrive un premier tweet (amis traducteurs, vous me pardonnez l’emploi de « tweet »?). Dans toute ma splendeur de traductrice semi-fonceuse et ma compétence discutable en matière de médias sociaux, je n’ai pas trouvé le symbole du mot-clic.

C’est gênant. Je vous le dis à vous, car je sais que vous ne me jugerez pas (ouvertement).

Alors voilà. Un pas de fait vers là-bas, dans le monde virtuel!

Un grand merci à Anne pour son encouragement!

V.

Grave erreur

Un jour, j’ai fait une erreur. Assez grave, car le client n’était pas content. Ladite erreur s’est produite dans un document EXCEL, bougonne-je.

Je devais réviser environ 1,7 million de mots répartis dans 4 500 cellules en 2 heures.

Non, je recommence. Je devais réviser un nombre de mots raisonnable dans un délai raisonnable (pff foutue honnêteté, tu gâches toute mon histoire).

Et, malheur, j’ai laissé passer deux coquilles. Bon, il se peut fortement que ce soit plus, mais je laisse ainsi pour préserver ma réputation*.

Oh le client n’était pas content et m’a dit : « oh je ne suis pas content ».

Comment réagir devant cette erreur monumentale?

Première option : me cacher sous le bureau et derrière toutes les excuses possibles. C’est rassurant sur le coup, j’en conviens. On est si bien sous le bureau.

Avantages : aucun. D’abord, j’ai l’air tarte recroquevillée sous le bureau et ensuite, en n’assumant pas mon erreur, je démontre à quel point je ne suis ni mature ni intègre.

Deuxième option : assumer mon erreur. Ça fait peur quand même : je ne connais pas les conséquences, je montre que je ne suis pas parfaite et ça me rend vulnérable.

Avantages : être honnête et apprendre pour mieux avancer.

Alors, quelle option ai-je choisie selon vous? He oui, j’ai l’air d’une tarte sous le bureau depuis maintenant 4 mois et 17 jours! Et j’ai faim.

Ben non. Après avoir le reçu le courriel du client, j’ai tout de suite (mensonge, j’ai respiré et transpiré fort pendant 17 minutes) mentionné mon erreur à ma patronne et lui ai expliqué ce que je ferai à l’avenir pour éviter qu’elle ne se reproduise (l’erreur je veux dire, pas la patronne).

Aaah que ça fait du bien d’être honnête! Ma patronne était bien contente que j’aie été franche et a approuvé ma démarche. Et j’étais bien contente de moi, parce qu’en faisant une erreur et en l’assumant, je me suis rapprochée un peu de mon objectif d’être la meilleure de moi-même au travail (à la maison ça va, je remarque que c’est JAMAIS* ma faute).

Pour ce qui est du client, on lui a renvoyé une version toute réparée. Toutefois, on s’est rendu compte au fil du temps que son état « pas content » était chronique.

Dites, vous réagissez comment vous, devant une erreur?

V.

*Selon le « Guide de vie applicable seulement à moi quand ça m’arrange », p.23, j’ai le droit à une petite exagération bénigne par-ci par-là, surtout si ça me donne un air de gagnante.